Rouge comme le ciel, Cristiano Bortone, Italie, 2010, 1h40
« L’écoute et l’imagination
L’intensité de cette séquence est déterminée par une succession de gros plans sur les yeux des personnages , suggérant non pas ici l’importance du regard mais la puissance évocatrice, l’inspiration et l’envoûtement des enfants à l’écoute du son. La création de Mirco s’appelle : « La pluie s’arrête, place au soleil ». Dans la version française de Rouge comme le ciel le titre devient « Après la pluie vient le beau temps ». Cette création raconte une histoire, histoire sans personnage, mais une histoire tout de même : le vent et la pluie se trouvent remplacés par le soleil. La courbe narrative de cette histoire est heureuse, couronnée par l’arrivée du soleil. En écoutant l’enregistrement les enfants vont mettre des images sur les sons. C’est là toute la force des créations sonores : elles permettent une grande liberté d’imagination. C’est encore là aujourd’hui que réside toute la force de la radio… »
Donald James, Dossier pédagogique des Enfants du 7e arts
Fabrique du son, Making-of de Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, France, 2020
« Les bruitages ont plusieurs fonctions dans un film :
1) Créer l’illusion : L’une des toutes premières fonctions des bruitages est de redonner vie à des images plates. Imaginez une bagarre dans un western : c’est une fausse bouteille qui est utilisée pour assommer les cowboys ! Elle ne produit aucun son lors du tournage mais devient bien réelle une fois que le bruitage qui convient a été ajouté en studio pendant le montage du film.
2) Raconter l’histoire : Les bruitages peuvent aussi faire avancer l’histoire, raconter quelque chose que les images ne montrent pas : imaginez une chambre vide dans laquelle il ne se passe rien. Derrière la porte du placard, on entend des bruits de frottement, des petits grognements, des rires étouffés. On devine que quelqu’un ou quelque chose se cache dedans. La porte s’ouvre et on voit apparaître deux enfants et un chien. Dans cet exemple une partie de l’action nous est racontée par le son avant même d’apparaître à l’écran. Les bruitages peuvent donc diriger l’attention des spectateurs sur ce qui se passe à l’écran ou hors-écran. Un son en particulier peut aussi devenir un code, une sorte de rappel : par exemple le tic-tac du crocodile dans Peter Pan.
3) Exprimer un sentiment : Une autre fonction du son est d’informer sur l’atmosphère et sur les émotions des personnages du film mais aussi des spectateurs. Imaginez un personnage seul la nuit dans les bois devant un feu de camp. Si on ajoute des petits bruits d’animaux, des crissements de branches, le bruit du vent dans les arbres, le cri d’une chouette, l’ambiance devient très inquiétante… Si, par contre, on y ajoute le crépitement du feu, le bruit des cigales, et une musique douce, l’ambiance devient alors calme et paisible ! »
Dossier Pédagogique CinéSonic – JM Wallonie-Bruxelles