calamity, une enfance de martha jane cannary
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary de Rémi Chayé, 2020, France, 1h22
À travers son parcours, Martha, après la perte de sa mère, doit assumer des responsabilités domestiques, mais elle réalise rapidement qu’elle est capable d’accomplir bien plus. En troquant sa robe pour le pantalon de son père, elle découvre une liberté nouvelle, s’affranchissant des normes patriarcales qui dictent le rôle des femmes. Ce changement vestimentaire n’est pas un simple acte de défi, mais plutôt une affirmation de sa véritable identité. Elle adapte son apparence selon les situations, oscillant entre ses tenues féminines et masculines, témoignant de sa créativité et de son esprit rebelle. Cette séquence témoigne parfaitement la capacité de Calamity à naviguer entre plusieurs apparences, en un changement de tenu éclaire, elle montre qu’elle joue des stéréotypes de genre à sa guise pour mener à bien son objectif. En se coupant les cheveux et en se déguisant, elle parvient à se déplacer incognito, tout en réaffirmant sa féminité sous une forme réinventée. À travers cette quête d’émancipation, Martha devient non seulement une éclaireuse pour sa communauté, mais aussi un symbole d’une nouvelle vision de la condition féminine, où les femmes peuvent revendiquer leur liberté d’action.
L’île de Black Mor, Jean-François Laguionie, France, 2004, 1h21
Dans L’île de Black Mor, le travestissement joue un rôle central. Le personnage de Petit Moine, qui se présente d’abord comme un jeune homme, révèle finalement qu’il s’agit d’une jeune adolescente. À l’instar de Martha Jane, ce changement d’apparence, passant par la coupe de cheveux et les vêtements, permet à Petit Moine d’accéder à un monde traditionnellement fermé aux femmes : celui de la piraterie. La scène de sa révélation, se déroulant entre l’obscurité de la cale et la lumière du pont, illustre comment l’éclairage symbolise son chemin vers l’acceptation de soi. Cette construction spatiale des plans reflète sa quête d’identité et de liberté, un processus à la fois personnel et universel. Dans cette séquence, elle démontre qu’elle peut être à la fois femme et pirate, prouvant que ces deux identités ne sont pas incompatibles. Le travelling de l’avant-dernier plan met en évidence le conflit entre deux mondes : celui des traditions, représenté par les pirates souhaitant respecter les règles de Black Mor, et celui de la modernité, incarné par The Kid et Petit Moine, qui défient ces normes. En affirmant sa véritable identité, Petit Moine devient un symbole d’émancipation, résonnant avec des figures comme Martha Jane dans Calamity.