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microcosmos : le peuple de l’herbe

Microcosmos : le peuple de l’herbe de Claude Nuridsany, Marie Pérennou, France, Suisse, Italie, 1996, 1h17

« En filmant au plus près des créatures minuscules, Microcosmos s’inscrit dans une histoire des arts qui a toujours aimé jouer avec les proportions, les échelles et le rapport grand-petit pour étonner et questionner le public. Les élèves connaissent-ils des histoires ou des œuvres convoquant ces notions ? On pourra d’entrée de jeu évoquer la figure de l’ogre ou du géant dont la taille et la férocité ne sont pas sans évoquer le regard que l’enfance peut parfois poser sur un monde aux règles complexes, construit par et pour les « grandes personnes ». (…) Mais un autre aspect fondamental du cinéma renforce cet élément de base : la possibilité pour le ou la cinéaste de choisir le point de vue depuis lequel filmer l’action désirée. En choisissant la distance entre l’action et la caméra, et la focale de l’objectif installé sur celle-ci (en longue focale, un objet lointain paraît proche, en courte focale, à l’inverse, des objets proches paraissent plus petits et lointains au regard du champ visuel enregistré sur l’image), la perception et l’émotion du spectateur évoluent. Filmer un être vivant depuis le ciel, à quelques mètres ou de très près ne provoque évidemment pas les mêmes sensations. »

Cahier de notes sur Nanouk, écrit pas Bartlomiej Woznica
BONUS

bonus l’homme qui rétrécit

L’Homme qui rétrécit, de Jack Arnold, États-Unis, 1957, 1h21

Dans l’histoire du cinéma, le jeu sur les proportions a été abordé de différentes manières, pour tendre vers différents objectifs narratifs. Dans Microcosmos l’échelle réduite à la hauteur des insectes plonge les spectateurs dans un univers qui est invisible à l’œil nue, leur permettant de construire une narration fictive à partir de la vie microscopique. Ce changement de perspective transforme la réalité en un monde nouveau, presque fantastique. Ce jeu sur les proportions constitue également un levier narratif puissant, utilisé dans des genres variés comme l’horreur ou la fantasy. Dans L’Homme qui rétrécit, la modification d’échelle sert à interroger la relation de l’homme à son environnement en créant des situations inédites. Une araignée devient alors un monstre surdimensionné, et une menace physique pour l’humain. Le quotidien bascule, et le monde connu devient un espace hostile. Chaque geste banal se transforme en épreuve. Ce changement d’échelle permet aussi de filmer les objets du quotidien sous un angle détourné, en leur attribuant de nouveaux usages et une nouvelle symbolique. Le protagoniste, en rétrécissant, découvre un univers parallèle caché dans le monde réel : un petit monde à l’intérieur du grand. Ce procédé ouvre ainsi la voie à une relecture du réel, en donnant à voir l’extraordinaire dans l’ordinaire.